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mercredi 20 mai 2020

La mélancolie du kangourou (Laure Manel)






Nationalité de l’auteur: Française
Editions Le Livre de Poche (24 Avril 2019)
numéro 35367
369 pages
ISBN-10: 2253259616
ISBN-13: 978-2253259619
Genre: Contemporain
Lu le: 3 Mai 2020
Ma note: 16/20



Résumé/4ème de couverture:

La naissance de Lou aurait pu être pour Antoine le plus beau moment de son existence. Mais la mort de Raphaëlle, son épouse qu’il aimait au-delà de tout, l’a brisé, et il a du mal à créer un lien avec son bébé. Jusqu’à ce qu’il embauche Rose, une pétillante jeune femme à l’irrépressible joie de vivre, pour s’occuper du nourrisson. Parviendra-t-elle à aider Antoine à se révéler comme père et à se reconstruire ?

Mon avis:

            Lu en une seule journée, quasiment d’une traite, autant dire que ce livre est une réussite et qu’une fois commencé, difficile de le lâcher. Laure Manel a parfaitement réussi ce défi de taille: réussir à traiter un sujet difficile, en partant d’un drame, pour amener l’histoire vers la résilience, la reconstruction et de nouveau vers l’amour. Le tout est réalisé sans clichés alors que le basculement pourrait très vite et facilement arriver dans ce genre d’histoire, qui arrive à nous procurer de fortes émotions.

Points de vue/Critiques:

            Le début de l’histoire d’Antoine commence par le fait de donner la vie mais se sera pour lui, non pas un commencement mais une fin: celle de sa femme, morte en couche. Laure Manel aborde donc directement un sujet dramatique et s’intéresse à tout ce qui va suivre: la reconstruction entre le fait de faire son deuil et de s’occuper et accepter ce bébé qui lui renvoi constamment l’image et la cause de la mort de sa femme, une nouvelle organisation à trouver avec la gestion du travail à reprendre et maintenir des liens par toujours évidents et voulus avec la famille, la belle-famille et les amis qui vous entoure… Et parce que Antoine ne peut pas et ne veut pas accepter son rôle de père, qu’il rejette sa fille et qu’il veut impérativement de replonger dans le travail, il emploie Rose, qui va devenir jeune fille au pair afin de prendre le relai auprès de la petite Lou. 

            Au début du roman, nous trouvons donc un Antoine complètement abattu, qui ne trouve aucune raison de se lever le matin, ne subvenir à ses besoins, score moins à ceux de sa fille. On se demande vraiment comment il pourra surmonter son deuil et faire face à tout cela. On se dit que le chemin sera long et périlleux. L’aspect du deuil et du désespoir d’Antoine est très bien retranscrit par l’autrice qui n’omet rien. Il passe par différentes phases: celle de l’abattement, de l’envie de ne plus vivre, de la colère, de l’insouciance et des regrets. En plus d’avoir cette justesse qui fend le coeur dans les émotions ressentis par Antoine, j’ai aussi tout simplement aimé le fait que l’autrice aborde ce sujet du deuil d’un point de vue masculin et paternel, un sujet que l’on retrouve généralement avec une femme comme personnage principal. 

            L’arrivée de Rose va s’effectuer tout en douceur et ses premiers seront très mesurés, puisqu’elle va travailler de manière très efficace sans faire de fioritures, sans chercher à faire quoique se soit pour Antoine, qu’elle croise à peine. Elle fait son travail simplement avec professionnalisme et dévotion. On se demande donc vraiment comment Rose va pouvoir faire sortir la tête de l’eau d’Antoine (oui parce qu’on se doute quand même qu’elle va jouer un pole crucial). Il semble que l’on parte de loin. Et puis progressivement, sans que l’on s’en rende vraiment compte, Antoine reprend peu à peu goût à la vie, en assumant son rôle de père, en se rapprochant et en s’occupant de Lou, grâce à Rose. Cette dernière n’a cherché à s’occuper aussi d’Antoine. La seule présence de Rose, avec des petites actions crédibles (préparer et prendre un dîner, faire une sortie) et raconté de manière simple et normale font en sorte que l’histoire avance progressivement et normalement. La présence de Rose ne va pas s’arrêter au fait de rééquilibrer une famille, elle va aussi permettre à Antoine de s’interroger sur ses sentiments et la possibilité d’un nouvel amour. Lors du début de l’histoire et de l’arrivée de Rose, on a dû mal à imaginer qu’il puisse de passer plus qu’une relation professionnelle, voire amicale, entre eux. Mais là encore, Laure Manel a parfaitement su équilibrer son histoire pour amener tout cela de façon naturelle, sans jamais tomber dans les clichés, qui auraient pu être faciles et nombreux. Ainsi, leur relation ne se fait pas avec facilité, leur chemin est semé d’embûches et ces petites accroches m’ont agréablement surprise. En effet, en plus de la différence d’âges, les études de Rose seront prises en compte et seront prioritaires, Antoine vivra une relation assez longue entre temps, il s’interrogera sur ses sentiments et les retrouvailles de Rose et d’Antoine seront ratées avant d’avoir et de retrouver de nouvelles occasions.

En bref:
            « La mélancolie du kangourou » est une douce et belle histoire, aussi prenante qu’émouvante. Dans ce récit, Laure Manel aborde le douloureux sujet qu’est le deuil d’un père qui a perdu sa femme à la naissance de leur fille, mais ce sont aussi la résilience, la renaissance et les moyens mis en oeuvre pour s’en sortir qui sont mis en lumière. Beaucoup de positivité est véhiculé dans cette histoire, par le biais notamment de Rose, une jeune femme qui s’occupera de la petite Lou et qui donnera dans un second temps, un nouveau souffle à Antoine. Sans jamais tomber dans les clichés qui auraient pu être nombreux et faciles, l’autrice a intelligemment construit son histoire selon une simplicité et une normalité qui nous transporte avec aisance et plaisir vers deux êtres qui vont progressivement se rapprocher et avoir des sentiments, alors que l’on en est bien loin au début du roman! Une belle histoire touchante, toute en sincérité et en délicatesse (du homard?^^).

Autour du livre:

De la même autrice:
   La délicatesse du homard (<— chronique à retrouver ici)
   Histoire d'@ (<— chronique à retrouver ici)

2 commentaires:

  1. Je n'ai encore jamais lu de roman de Laure Manel et celui-ci est celui qui me tente le plus ! Je pense craquer pour l'été, ta chronique donne envie ^^

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    Réponses
    1. Merci! Pour le moment j'ai vraiment bien aimé tous les romans de l'autrice, alors je ne saurais pas te conseiller précisement! ;)

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