Scénario et Illustrations: Art
Spiegelman
Nationalité de l’auteur: Américaine
Editions Flammarion (1er Novembre 1998)
296 pages
ISBN-10: 2080675346
ISBN-13: 978-2080675347
Genre: Bande-dessinée
Lu le: 1er Mai 2017
Ma
note:18/20
L’histoire:
Maus
est une bande dessinée d'Art Spiegelman.
Elle raconte, à travers le dialogue de l'auteur et de son père, juif polonais, survivant des ghettos et d'Auschwitz,
l'histoire des persécutions nazies, depuis les premières mesures anti-juives
jusqu'à l'effondrement du Troisième Reich et l'immédiat après-guerre.
Mon avis:
Par son
douloureux sujet et sa façon de la raconter, cette bande-dessinée est superbe!!! Cette intégrale
comprend Mon père saigne l'Histoire et C'est là que
mes ennuis ont commencé. Art Spiegelman est le fils d’un survivant de la Seconde Guerre Mondiale mais qui ne
connaissait pas vraiment l’histoire et la passé de ses parents. C’est la raison
pour laquelle, il interroge son père dans le présent et nous livre ainsi à
travers ses dessins, son présent et passé familial.
Points de vue - Critiques:
Art va donc
interroger son père, Vladek (devenu
extrêmement avare et possessif) sur la Seconde Guerre Mondiale et tout ce qu’il
a vécu lui et sa femme. L’histoire se réalise donc en deux temps: d’un côté, on voit le père raconter son vécu à son
fils dans le présent et de l’autre, on voit ce qu’il nous raconte. On alterne
donc entre présent et passé et cette
succession, très appréciable et rythmant la bande-dessinée, permet de faire des
coupures « apaisantes » face à
l’horreur de ce qu’a vécu Vladek durant la Guerre.
Avec un thème lourd et difficile, des dessins
en noir et blanc et un épais volume, on a pas vraiment envie de se plonger dans
cette lecture au premier abord. Mais une fois abordée, on a plus envie de la
lâcher et j’ai pris plaisir à m’en délecter et à prendre mon temps. L’auteur
utilise donc des dessins en noir et
blanc qui se trouvent être percutants et fait une représentation particulière et très intéressante des personnages.
Ainsi, les Juifs sont représentés sous la forme de souris, les nazis de
chats, et les polonais sous forme de cochons. On retrouve donc l’histoire du
chat voulant attraper la souris. Cette volonté de retranscrire un monde anthropomorphique permet de se
protéger (un peu) de la violence et de l’horreur des propos de Vladek et de
prendre un peu de recul sur ces événements tout en s’appropriant
l’histoire de sa famille.
Au-delà
de ce témoignage autobiographique
sur l’Holocauste, l’auteur met également l’accent sur le lien que chacun
peut avoir avec cet horrible passé. Ainsi lui s’interroge sur son devoir de
mémoire tout en culpabilisant de faire remuer ces douloureuses vagues du passé
et son père lui, se sent coupable d’être un survivant qui traîne encore
de lourdes casseroles et conséquences arrivé à un âge avancé.
En bref:
Cette
référence en matière de bande-dessinée vaut vraiment le détour et est tout à
fait singulière. On retrouve ainsi un récit autobiographique authentique
formidablement bien raconté et parfaitement mis en scène par le rythme (deux
espaces temps qui se succèdent) et les représentations choisis (les personnages
sont sous forme d’animaux).
Autour du livre:
- Prix Pulitzer 1992
- Livre emprunté à la bibliothèque
J'ai lu Maus il y a quelques années et j'avais beaucoup aimé, même si j'avais été un peu gênée par son utilisation du zoomorphisme qui véhicule parfois des clichés : comme les Polonais représentés par des cochons (pour avoir collaboré, alors que c'était le cas de toutes les populations occupées) ou encore les Français représentés par des grenouilles... Sachant que Maus parle du génocide d'un peuple qui a justement été persécuté sur la base de stéréotypes, j'ai trouvé cela dommage.
RépondreSupprimerMerci pour ton commentaire car oui effectivement je suis d'accord avec toi. Il est vrai que j'ai aimé cette représentation comme je le disais dans ma chronique puisque je n'ai pas recherché plus loin les significations et les messages que l'utilisation de ce zoomorphisme peut véhiculer. Je n'y ai vu qu'une façon simple de distinguer qui était "quoi" ou dans quel clan (cette distinctions n'est pas toujours évidente dans de tels récits et je peut être rapidement perdue). Du coup, c'est vrai que je n'avais pas réfléchi à ce que tu dis, mais c'est tout à fait juste!
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